Notices de familles ( 1305 entrées )

Weck

Depuis Hans, plus de 500 ans d'histoire à Gueberschwihr

Ils font partie des deux ou trois plus anciennes lignées de Gueberschwihr et, surtout, ils sont toujours représentés à Gueberschwihr par plusieurs familles du nom : « ils », ce sont les Weck.

Selon les étymologistes, leur nom provient soit de Wedekind, déformation du nom Waldkind (enfant de la forêt) que portait le duc de Basse-Saxe, concurrent de Charlemagne, soit, plus simplement, du « Wecken », notre bon vieux pain de forme allongée ; dans ce cas, le premier Weck aurait pu être un boulanger. Acquérir une certitude sur ce point n'est sans doute pas primordial, car les Weck sont avant tout des vignerons !

Dès le XVe siècle

La première mention qu'il nous ait été donné de retrouver en Haute-Alsace de ce patronyme concerne un Michel Weck cité dès 1521 à Ingersheim. Puis, les sources judiciaires nous apprennent qu'un certain Hans Weck injuria en 1545 Erhart Heger, lequel porta plainte à Colmar. Des Weck vivaient également à Soultzbach-les-Bains, au XVIe siècle. Nous trouvons aussi en 1613 un Lienhart Weckh habitant à Herrlisheim et, curieusement, dit natif d'un énigmatique « St-Ursig » qui pourrait être le Sankt-Ursen du canton de Fribourg, tant il est vrai que des Weck sont connus près de Berne dès le XVIe siècle, particulièrement à une dizaine de kilomètres de St-Ursen, à Wahlern. Mais le nom existe également depuis très longtemps en Allemagne et en Autriche.

À Gueberschwihr, la famille fit son apparition vers 1480 avec Hans Wek, suivi entre 1514 et 1518 de Jacob Weck, bourgeois du lieu mais natif vers 1450 du village tout proche d'Obermorschwihr.

En 1553, on trouve Engelhart Weck. On ignore s'il descendait de Hans ou de Jacob, mais il laissa une grande postérité après sa disparition peu avant 1594. Parmi ses descendants, nous trouvons en 1613 Balthasar, en 1615 Adolff, Martin le jeune et les héritiers de Martin l'ancien. En 1618, Andreß, Martin et Conrad se préparèrent à défendre le Haut-Mundat à l'aube du conflit meurtrier qui débutait. À l'issue de cette fameuse guerre de Trente Ans, nous trouvons en 1649 Bartel (Barthélemy) et en 1650 Conradt Weck, membre du Tribunal (notre conseil municipal).

La mention d'Engelhart Weck, en 1553, et les armes familiales remontant au prévôt Mathias Weck.  

Ursula, la sorcière

Balthasar Weck était en 1628 le gourmet assermenté de Gueberschwihr. Sa fonction le conduisit un jour à évaluer le vin d'Ursula Schedelin. Accompagné de plusieurs hommes pour le transport du vin retenu, Balthasar énerva profondément par son choix Ursula, qui servit néanmoins quelques verres à ses visiteurs. Peu après, plusieurs moururent dans d'atroces souffrances, et un procès en sorcellerie fut intenté à la vieille femme à la réputation sulfureuse. Si Ursula est finalement morte de sa belle mort, sa soeur Dorothea fut dénoncée à son tour et condamnée au bûcher à Rouffach...

À l'ouverture des registres paroissiaux, nous découvrons quelles familles étaient alliées aux Weck. Le premier mariage concerne Marcus qui devint l'époux, en 1659, d'Elisabeth Scherer. Puis suivent des unions avec les Keller, Mechtlen, Bader, Müller, Hueber, Heidelberger, Hungler, Bovier, Dornstetter, Munschy, Neuländer, Wigant, Ritzart, Deybach, Götz, Birghan, Cronenberger, Beck, Lichtlé, Hüpscher, Sitterlé, Diemuntsch, Burr, Althauss, Frick, Humbrecht, Mury, Freyburger, Kauffmann, Huntzbüchler, Binder, Wison, Fleischer, Ginglinger, Kuentz, Salch, Schueller, Fried, notamment : des lignées anciennes du lieu, arrivées de Suisse, d'Allemagne ou d'Autriche après la guerre de 1618-1648, ou provenant des alentours de Gueberschwihr.

Mathias Weck, prévôt entre 1708 et 1719, se vit concéder un blason que la famille porte toujours (sur notre photo). De 1781 à la Révolution, c'est Antoine Weck qui assura la fonction de prévôt de Gueberschwihr, village auquel la lignée est restée fidèle jusqu'à ce jour : 454 ans après Engelhart, ses descendants prospèrent toujours dans ce joyau du vignoble où il avait décidé d'élire domicile, sans que personne ne consignât alors où il avait vu le jour.

Denis Dubich

N.B. : une version plus longue, et plus richement illustrée de cette notice figure dans le volume II de Nos vieilles familles de Denis Dubich. Elle se prolonge par un long chapitre sur les familles de Gueberschwihr depuis le Moyen Âge. Pour découvrir ce livre, suivez ce lien.