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Cette rubrique a pour but de rappeler le contenu des actes des registres paroissiaux. Les exemples sont nombreux, mais représentent des généralités et non pas la totalité des cas pouvant être rencontrés.
Le contenu des actes comporte des informations pratiques, toujours en latin (pour les registres paroissiaux catholiques).
Les baptêmes :
Dans les registres paroissiaux, les curés ne consignaient pas les naissances mais les baptêmes. Ce premier sacrement, l’ondoiement, était primordial car il lavait l’enfant du péché originel, le faisant ainsi chrétien.
On y trouve des informations succinctes mais suffisantes :
Suite...
Baptême de jumeaux :
- « Gemelli baptizatus » ou « Peperi prolem gemina » (A donné naissance à des jumeaux)
Dans l'enregistrement du Baptême des enfants jumeaux, on fera pour chacun un acte séparé, commençant par celui qui est né le premier : « Primo genita ». Il peut arriver que des jumeaux ne naissent pas le même jour… Par exemple les 24 et 25.10.1747, Marie Salomé et Catherine BURR/FREYBURGER nés à un jour d’intervalle « post eodem die »
Naissances à risques :
Les actes de baptêmes permettent de repérer les rôles des sages-femmes ou chirurgiens.
Lorsque la naissance est à risque pour la mère ou pour l’enfant, ce sont eux, le plus souvent, qui ondoient l’enfant. Le souci d’ondoyer l’enfant très rapidement permettait ainsi à l’enfant mourant de lui ouvrir les portes du paradis.
Les mentions suivantes peuvent être inscrites :
- « Inpericulo mortis » (En danger de mort)
- « In casu necessitatis ab obstetrice baptizatus est » (A été baptisé par la sage-femme pour cause de nécessité)
- « Nata ac necessitate urgente ab obstetric » (Naissance provoquée dans l’urgence par la sage-femme)
- « Partus doloris » (Les douleurs de l’accouchement)
- « Periculum » (Danger)
Enfant mort-né :
Lorsque le décès est survenu avant l’extraction complète du corps de la mère.
La sage-femme doit alors baptiser l’enfant avant l’extraction du corps de la mère :
- « Baptismo ab obstetrica » ou « Postquam ab obstetrica baptizatam » (Baptisé ensuite par la sage-femme)
- « Enixa est prolam … mortuam » (A donné naissance à un enfant mort)
- « In utero matris… infans(infantis) mortuam » (Dans le ventre de la mère… enfant mort(e))
- « In utero matris baptizata est » (Baptisé dans le ventre de la mère)
- « Masculus mortuam » (Enfant de sexe féminin décédé) ou « Famellum mortuam » (Enfant de sexe masculin décédé)
Enfant décédé :
Il y a une « + » au-dessus ou en-dessous du prénom de l’enfant.
Cette croix signifie normalement le décès du nouveau-né, mais le décès n’est pas systématiquement reporté dans les actes de sépultures. Une partie de ces décès indiqués par la « + » sont aussi enregistrés dans le registre des sépultures, mais en faible quantité… A titre d’exemple, entre 1766 et 1792, 397 « + » signifiant un décès sont inscrits en marge de la naissance
Enfant né après le décès de son père :
Il y a alors une mention spéciale : « Posthumus » (Garçon posthume) ou « Posthuma » (Fille posthume)
Enfant abandonné ou trouvé :
On trouve très régulièrement des actes d’abandons d’enfants dans les registres paroissiaux, surtout à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle. En principe, dans les campagnes, ils sont pris en charge par la communauté d’habitants. En ville, ils sont souvent laissés aux bons soins des hospices.
Trois cas d’abandons ont été repérés et clairement identifiés dans les registres de Gueberschwihr pour l'exemple :
- Le 11.02.1688 : « Aux environs de 9 heures du soir, un enfant a été trouvé dans la « Hierten Haus », par Melchior Sigrist, sans la moindre information. Le curé Jean Wister de Gundolsheim a procédé au baptême, en présence du parrain Melchior Sigrist et de la marraine Marie Ursule Fiess. ». L’enfant a été prénommée Euphrosine, le prénom est noté en marge, non dans l’acte qui est rédigé en allemand.
- Le 28.07.1735 : « Le curé de la paroisse de Gueberschwihr a baptisé Anne Marie, une enfant d’environ 15 jours, trouvée 2 jours plus tôt, de nuit, près de l’église, dont les parents sont inconnus. Les témoins (parrain et marraine) du baptême sont Jean Jacques Sanier et Anne marie Horber. » Acte rédigé en allemand.
- Le 23.04.1792 : Cet acte est d’autant plus intéressant qu’il indique le nom de famille qui a été attribué à l’enfant trouvé.
« Reverendo Domino Ludovico Baccara vicario in Ecclesia Parochialis sub conditione, attenta schedula sed annonyma de baptismo testante, quae pene infantem jacebat, baptizatus fuit masculus, paucis abhinc horis, ut ab obstetrice judicatum fuit, natus, repertus sub pedibus crucifixi ad introitum hujus loci siti, Kappel dicti, et impositum ei fuit nomen Joannes Georgius, et cognomen Kappel ut distinguatur. Patrinus fuit Joannes Weck aedituus hujas, matrina vero Rosalia Deybach soluta, qui omnes una mecum subsripserunt. » Ont signé : Weck - Maria Rosalia Deybach - Baccara vicarius - T. Haener, loci parochus
« Aujourd'hui, le 23 du mois d'avril 1792 a été baptisé par le Révérend Louis Baccara, vicaire, dans l'église paroissiale, sous condition, après avoir lu un papier attestant un baptême, mais papier anonyme, qui était posé à côté de l'enfant, un enfant de sexe masculin, né peu d'heures auparavant, de l'avis de la sage-femme, né et trouvé au pied de la croix située à l'entrée de la localité, appelé Kappel ; le nom de Jean-Georges lui a été donné et le nom Kappel pour qu'il puisse être « reconnu ». Le parrain fut Jean-Georges Weck, sacristain, et la marraine Rosalie Deybach, célibataire, qui tous ont signé avec moi. »
L’enfant Jean Georges KAPPEL décède le 25.04.1792, âgé de plus de 24 heures « post viginti quatuor horas ». (Les conditions dans lesquels l’enfant a été trouvé sont rappelées dans l’acte de décès)
Enfants illégitimes :
En France, l’édit de mars 1556, oblige les femmes non mariées et veuves à déclarer leur grossesse. Dès le rattachement de notre province, en 1648, à la France, cet édit, qui restera valable jusqu’à la Révolution, est applicable chez nous. Toute fille, ou femme non mariée, qui se soustrairait à cette obligation, serait punie de bannissement voire même de mort et marquée du Lys royal au fer rouge.
A compter de 1667, un enfant né hors mariage est inscrit dans le registre des baptêmes sans le nom du père sauf si ce dernier l’a reconnu. Le nom du père peut d’ailleurs être indiqué dans l’acte de baptême à condition que deux personnes au moins aient confirmé les aveux de la mère.
Exemples toujours à Gueberschwihr :
- « …Quo coram duobus juratis seu scabinis hujus communitatis videlicet Joanne Steffen et Christiano Ruebrecht ad hoc specilitae deputatis, prout hie loci moric eot, declaravit dicto infantis patrem esse Jacobum Jeckert… » (… Laquelle devant deux officiels assermentés de la communauté villageoise, à savoir Jean Steffen et Christian Ruebrecht spécialement désignés pour l’occasion, ont déclaré que le père de l’enfant est Jacques Jeckert…)
- « Jacobus Jeckert pater infantis designtus, dicto matris » (Jacques Jeckert est désigné comme père par la mère)
Depuis l’édit de 1556 promulgué par Henri II, il est possible d’identifier le nom du père d’un enfant né hors mariage. Si les filles non mariées ou veuves doivent déclarer leur grossesse, il s’agit avant tout de lutter contre les avortements, les accouchements clandestins, les abandons d’enfants souvent nombreux ou encore les infanticides, mais aussi à protéger la mère et le nouveau-né. Ainsi, si l’identité du père est connue, l’autorité judiciaire peut le contraindre à subvenir aux frais de l’enfant, le poussant parfois même au mariage.
Dans ces déclarations, les informations peuvent donc être précieuses pour le généalogiste : nom de la fille, son âge, son origine géographique, parfois son métier, le nom du père et les circonstances de la conception. Conservées parmi les archives communales déposées en série E (seigneuries, communautés, archives communales) ou en série B (cours et juridictions), ces déclarations, si elles demeurent rares et leurs recherches parfois ardues, sont très intéressantes par leur contenu.
Dans les actes de baptême d’enfants illégitimes il est aisé de repérer les termes et formulations suivantes :
- « Declaravit » (a désigné)
- « Deputatis » (désigne) « Pro patre » (pour le père)
- « Filius illegitimus » (Fils illégitime) ou « Filia illegitima » (Fille illégitime)
- « Incerto patre est » (Le père est incertain)
- « Pater ignoratur » (On ignore qui est le père)
- « Prolis sua » (leur progéniture) en opposition à la légitimité
Il arrive que le père « désigné » intente une action en justice pour contester la déclaration de la mère de l’enfant. Dans ce cas, l’autorité judiciaire rend un jugement et, en cas d’invalidation des déclarations de la mère, le nom de la personne déclarée est « rayé » dans l‘acte
Pendant l’accouchement, alors que la future mère subie « les douleurs de l’enfantement », la sage-femme profite de cet instant précis pour essayer d’obtenir le nom du père. Ce moment précis est consigné dans l’acte sous cette formulation : « Declaration matris sibi in partus doloribus facta nobis » (Déclaration de la mère au cours des douleurs de l’enfantement après que nous l’en avons eu exhortée)
Suite dans le prochain numéro...
LISTE OFFICIELLE DES PRISONNIERS DE GUERRE PUBLIÉE LE 27 AOUT 1940.
par Béatrice BATAILLE-WINTERHALTER
D'après les renseignements fournis par l'autorité militaire allemande : nom, prénom, date et lieu de naissance, grade et unité
Auteur : Centre national d'information sur les prisonniers de guerre
Sources : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, cote : 4-LH4-4448(1-20)
- Allias Albin né le 16-07-1908 à Lodève (Hérault), 2ème classe, 43ème régiment d'Infanterie coloniale
- Alliat Mathurin né le 05-03-1906 à Lagleygeolle (Corrèze), 1ère classe, 221ème régiment d'artillerie lourde divisionnaire
- Bareille Albert né le 27-01-1901 à Toulouse (Haute Garonne), 1ère classe, groupe sanitaire divisionnaire 77
- Barges Henri né le 11-01-1917 à Chabreloche (Puy du Dome), 2ème classe, 3ème régiment de zouaves
- Capelle Joseph né le 15-11-1914 à Bruay en Artois (Pas de Calais), 1ère classe 136ème régiment d'infanterie de forteresse
- Capelle Raymond né le 28-10-1918 à Paris 14ème (Seine), 1ère classe, 3ème régiment de zouaves
- Dartais Francisné le 04-02-1909 à Cosnée (Ille et Vilaine), 2ème classe, 219ème régiment d'Infanterie
- Dartigue Henri né le 23-12-1908 à Luxeuil (Landes), 2ème classe, 12ème régiment de zouaves
- Even Albert né le 19-03-1910 à Haut Corlay (Côtes d’Armor), 2ème classe, 2ème régiment du train
- Even Florimond né le 08-07-1907 à Nezin (Morbihan), 2ème classe, 211ème régiment d'Infanterie régional
- Felten Albert né le 18-12-1901 à Paris (Seine), 1ère classe, 103ème régiment d'Infanterie
- Feral Roger 09-01-1912 à Gaillac (Tarn), 1ère classe, 3ème régiment d'infanterie alpine
- Gamblin Fernand né 22-08-1915 à Helfaut (Pas de Calais), 2ème classe, 1er régiment d'Infanterie
- Ganache Raymond né le 27-10-16 à Ancenis (Loire Atlantique), 2ème classe, 5ème régiment d'Infanterie
- Hébrard Jean né le 24-04-1915 à Belmontet (Gers), 2ème classe, 212ème régiment d'artillerie lourde coloniale
- Hédouin Germain né le 04-10-1899 à Pré-St-Gervais (Seine Saint Denis), 2ème classe, 211ème régiment régional
- Jézéquel Emile né le 17-03-1913 à Plouisy (Cotes du Nord), 2ème classe, 211ème régiment régional
- Joal Joseph né le 31-12-1904 à Gerzat (Pyrénées Atlantiques), caporal chef, 404ème régiment de pionniers
- Lannezral Pierre né le 07-05-1917, Motreff (Finistère), 2ème classe, 211ème régiment régional
- Langet Robert né le 08-12-1910 à Paris (Seine), sergent, 31ème régiment d'Infanterie
- Maricot Yves né le 21-01-1918 à Montlevant, 2ème classe, 4ème régiment de zouaves
- Marie Fernand né le 19-08-1909 à Caumont l'Eventé (Aveyron), 2ème classe, 208ème régiment d'Infanterie
- Nicolas Marcel né le 25-12-1900 à Paris (Seine), sergent-chef, 211ème régiment régional
- Nicolas René né le 26-08-1903 à Lanriec (Finistère), 2ème classe, 437ème régiment de pionniers
- Oulé Léon né le 22-01-1913 à Montastruc, 2ème classe, 25ème régiment d'Infanterie
- Oursel Georges né le 05-08-1909 à Saint Maclou (Eure), 2ème classe, 234ème régiment d'artillerie lourde divisionnaire
- Pariscoat Jean né le 13-07-1913 à Plouysi (Cotes du Nord), 2ème classe, 2ème régiment d'Infanterie
- Parisot Arthur né le 20-06-1899, Craonne (Aisne), 2ème classe, 64ème régiment régional
- Rassat Gabriel né le 19-06-1917 à Saint Elienne (Loire), 2ème classe, 8ème régiment de tirailleurs tunisiens
- Rasset Eugène né le 03-07-1908 à Bosc le Hard (Seine Maritime), 2ème classe, 222ème régiment d'artillerie
- Samarcq Louis né le 16-11-1919 à Boulogne sur Mer (Pas de Calais), civil, sans affectation
- Samson Alexis né le 28-03-1909 à Saint Maudan (Cotes du Nord), 2ème classe, 102ème régiment d'Infanterie
- Tatu Gaston né le 07-05-1909 à Damprichard (Doubs), 2ème classe, 68ème bataillon de chasseurs alpins
- Taverne André né le 04-09-1904 à Marly, 2ème classe, 11ème division
- Van der Ecken Antoine né le 19-04-1913 à Villers Bretonneux (Somme), maît. ar. 3ème division de cavalerie
- Van der Fraden Marcel né le 10-09-1904 à Fiers, caporal, 219ème régiment d'Infanterie
- Wernert François né le 02-12-1900 à Hochfelden (Bas Rhin), 1ère classe, 4o3ème régiment d'artillerie de défense contre avions
- Wernet Edouard né le 11-10-1901 à Mézières, maréchal des logis chef, 406ème régiment d'artillerie de défense contre avions
Suite dans le prochain numéro...
DECOUVRIR LA BIBLIOTHEQUE DU CRHF.
par Mireille KOHLER-KANZLER
Terminons la partie consacrée à la guerre de 1870 et les optants...
Un petit tour dans la bibliothèque du CRHF…et puis s’en va, mais sans omettre de partager mes découvertes (deuxième partie de l'article).
Attardons nous, toujours, devant la 3ème section d’étagères sur le mur de droite de la salle de la bibliothèque, côté fenêtre, en entrant.
Cette partie de bibliothèque contient de surcroît un manuel listant les optants ayant transité par le point de passage de Belfort. L’auteur, Madame Marie-Claire JUILLARD, a recensé 12 583 émigrants, chiffre non définitif puisque certains n’ont opté que dans leur commune d’origine, en territoire occupé, et que d’autres ont opté définitivement dans la commune d’accueil, c’est à dire d’installation, ailleurs en France. Il est notoire aussi que certains candidats sont, soit retournés chez eux (en Alsace Lorraine) après une expérience malheureuse dans la France de l’intérieure, soit n’ont fait qu’un aller-retour qui s’apparente à « une démarche plébiscitaire antiannexion ». Il est donc difficile de savoir combien d’émigrants ont réellement franchi ce point de passage qui était aussi un endroit où ils trouvaient une aide économique sinon de subsistance. Ce qui est plus certain, c’est que très peu d’entre eux se sont installés à Belfort même.
Exemple d’optant tiré de ce cahier :
- LOHBERGER Marie épouse MAURICE Xavier née le 05/03/1838 à Ammerschwihr (68) a opté le 26/09/1872 à Belfort (90).
En complément de la liste principale, on trouve, en seconde partie d’ouvrage, une liste de noms d’épouses précisant leur patronyme respectif et une liste de noms par commune de naissance.
Ainsi, on apprend que 64 ressortissants de Buhl, ainsi que 177 de Guebwiller, 52 d’Issenheim et 82 de Soultz ont transité par Belfort en 1872 pour émigrer en France (ou que telle était leur intention), pour ne citer que ceux-là.
Que de Buhl, la famille GUILLEMANN (le père Sébastien né à Guebwiller, son fils Henri et ses 2 fillettes Anne-Marie et Henriette, tous nés à Buhl) ont suivi le même chemin le 28/07/1872. Dans la liste annexe, on retrouve GUILLEMANN Anne Marie, épouse de Sébastien, née OTZENBERGER, originaire de Husseren les Châteaux. En retournant sur la liste principale et en recherchant sous le nom d’OTZENBERGER, on retrouve les données de la déclaration individuelle de Madame. Les options de cette famille ont toutes été déposées à Rougemont le Château (90).
On découvre également un cahier consacré aux optants de Montbéliard, données retraitées par Monsieur Michel SCHMITT du Cercle Généalogique de Mulhouse, en novembre 2001.
Ce sont deux registres d’inscriptions d’options faites en la mairie de Montbéliard et détenus aux Archives Municipales de cette ville qui ont servi de support à ce travail (cote 2J25) qui résultent du dépôt de déclarations (cote 2J24) impactant 1027 personnes. Grâce à ces optants, à 76 % des hommes, la population urbaine montbéliarde s’est accrue de 16 %, essentiellement au niveau des classes populaires ouvrières.
Le cahier est bâti sur deux parties : une première où les optants sont présentés par ordre chronologique (par numéro d’inscription des déclarations), une seconde par ordre alphabétique.
C’est ainsi que l’on découvre qu’EHRHART François Xavier né à Soultz le 07/04/1843 dépose une déclaration pour lui et ses quatre enfants mineurs, né à Bâle pour l’aîné, et nés à Guebwiller pour les autres, sous le numéro 805.
On découvre également dans cette section, un ouvrage dédié aux optants du village du Ventron dans les Vosges. Il n’est pas un dépouillement avec reclassement(s) mais présente les copies des déclarations elles-mêmes, rangées en deux volets : celles portant les numéros de 1 à 340 puis celles portant les numéros de 341 à 595.
Ainsi, le 26/08/1872, devant le Maire de Ventron, arrondissement de Remiremont, département des Vosges, HOFFMANN Désiré, né à Oderen le 03/01/1839 déclare vouloir conserver la nationalité française et assiste son épouse, GISSY Apolline d’Oderen, née le 09/12/1839, dans cette même démarche. Sur sa déclaration, figurent également ses deux fils, Aimé né en 1869 et Eugène né en 1871, dont il déclare être le tuteur légal. La déclaration est signé des deux époux.
L’association CODAM a également éditée trois cahiers des prisonniers, un pour chaque arrondissement du Haut-Rhin (Altkirch, Belfort, Colmar), intitulé « Liste des prisonniers 1871 » à partir de la documentation des Archives Départementales (cote 8AL 1/1428)
Il faut savoir qu’en seulement 5 mois de guerre effective, 371 981 hommes et 11 810 officiers furent faits prisonniers principalement après la défaite de Froeschwiller, la capitulation de Metz et la déroute de Sedan. Ces prisonniers furent évacués en Allemagne sur 242 sites, et vécurent dans des conditions parfois (pour les hommes de troupe surtout) très difficiles puisqu’ils souffrirent intensément du froid dans leur uniforme d’été, et de la faim. Ils furent néanmoins rapatriés dès la mi-juillet 1871.
Des listes complémentaires à la liste alphabétique des prisonniers, par métier et par lieu de résidence, se trouvent en seconde et troisième parties du cahier.
On apprend ainsi que 35 prisonniers étaient originaires de Buhl, comme RAMSEYER Victor 21 ans et fondeur de métier.
Que parmi les prisonniers, figuraient aussi HABERKORN Séraphin, 26 ans, cultivateur à Issenheim, SUSSY Xavier, 23 ans, serrurier de Guebwiller et enfin COLMERAUER Nicolas, 21 ans, tisserand de Soultz.
Enfin, on trouve dans cette section de la bibliothèque, un registre des optants à la nationalité allemande, intitulé « optants Archives Nationales » de Ségolène BARBICHE.
Au moment de l’annexion, les Alsaciens-Lorrains, pour ceux résidant hors des territoires cédés, eurent également la faculté d’opter pour la nationalité allemande, auprès de la mairie de leur résidence.
La liste des personnes ayant choisi cette possibilité, non publiée dans le Bulletin des lois, montre qu’il s’agit essentiellement de militaires, de détenus civils ou militaires (centrales de Melun et de Fontevault) et de bagnards.
La convention additionnelle stipulait, en effet, que les militaires et les marins, sous les drapeaux, étaient immédiatement libérés du service français au moment de leur option, ce qui pouvait bien les arranger au regard de la durée du service militaire d’alors (5 ans).
Quant aux détenus, ils étaient remis aux autorités allemandes. Ces dernières, bien pressées de s’en débarrasser, renvoyaient ses prisonniers vers leur foyer.
Les formulaires d’option pour la nationalité allemande sont conservés aux Archives Nationales. Mais c’est un autre fichier qui a permis à cette conservatrice en chef aux Archives Nationales, cheffe de la section « Archives privées », d’en établir un répertoire exhaustif.
D’après ses recherches, c’est le corps de l’armée d’Afrique qui a fourni le plus grand contingent d’optants pour la nationalité allemande.
A titre d’exemple, on y trouve :
- BUHNER Eugène, né le 12/01/1846 à Guebwiller, Zouave au 3ème Régiment, qui a fait valoir son option le 04/06/1872 à Philippeville en Algérie ainsi que ADELMANN Louis, né le 24/10/1851 à Soultz, soldat au 3ème Régiment d’artillerie qui a opté le 24/05/1872 à Alger, en tant que mineur non assisté.
Le profil de ces optants, est celui d’un homme jeune, sous les drapeaux, et sans doute en mal de retour au pays.
Un autre manuel a attiré mon attention : Options d’Alsaciens Lorrains en 1872 par Messieurs Jean François POIVEY et André GANTER.
Il s’agit d’un répertoire d’optants pour la nationalité française, classés par communes de naissance et numéro d’ordre et ayant exercé leur option depuis l’étranger. Il présente divers chapitres, consacrés à l’Amérique du Sud, à l’Europe de l’Est, à l’Asie et la Turquie, à l’Afrique (sauf l’Algérie), au Nord de l’Europe, à la Belgique, à l’Italie, à l’Espagne et au Portugal et enfin à l’Algérie. Un chapitre est également dédié à la Haute-Saône en particulier.
Un autre cahier présent, répertorie les options exercées depuis la Haute-Saône, le Calvados et l’arrondissement de Wissenbourg.
L’éditeur « Archives et Culture » a également publié un répertoire s’intitulant « Les optants d’Alsace-Lorraine à l’étranger » avec une liste alphabétique, précisant le lieu de naissance, le sexe, l’âge, ainsi que la résidence, que l’on peut consulter au CRHF.
En dernier, je découvre l’histoire d’un héros de 1870 – le Sergent HOFF – produit par Béatrice et Gilles BATAILLE WINTERHALTER. C’est l’histoire d’un sergent, Ignace HOFF, d’origine modeste, perçu comme le type même de l’Alsacien patriote qui se bat pour la gloire de son pays et devenu populaire grâce à ces actes de bravoure. Oublié par la postérité, Béatrice et Gilles, membres du CRHF, ont souhaité lui rendre hommage.
Cette partie de notre histoire, bouleversante, mérite toute votre attention. Les cahiers et autres ouvrages (qui n’ont pas tous été cités) vous guideront sur la trace de vos ancêtres, alsaciens et lorrains, qui ont vécu sans doute difficilement cette période de troubles et de premier changement récent de nationalité.
Pour vous guider dans vos recherches, sachez que la base de données du CRHF présente un onglet « optants ». Grâce aux travaux de l’association CODAM mis à la disposition du CRHF, elle a été abondée à partir des index des noms d’optants et des noms de villages, de naissance et d’option.
En août 1466, le sous-bailli de Haguenau, Jean de Daun, dévaste les alentours de Kientzheim et en particulier l'église de Sigolsheim. Les habitants de Sigolsheim s'étaient réfugiés à Kientzheim. De retour chez eux, ils trouvèrent l'église dévastée, à l'exception de deux statues restées intactes, celles de la Sainte Vierge et de Saint Jean. Des paroissiens amenèrent ces statues à l'église paroissiale Saint Félix et Régule de Kientzheim où, le 7 août, se produisit un événement : des larmes coulaient des deux statues. Le comte de Lupfen fit dresser un procès-verbal et le miracle fut authentifié.
Voici l'origine du pélerinage où des pélerins viennent chercher le soulagement à leurs détresses et à leurs infirmités. Les guérisons miraculeuses ont été consignées dans un manuscrit par les religieux. Après 1505, aucune trace de miracle enregistré...
Louis Tschaen a relevé les personnes mentionnées dans l'ouvrage « Récit de plus de 180 événements miraculeux qui ont eu lieu au pélerinage de Notre-Dame de Kientzheim en Alsace », par Bernardin Buchinger, abbé de Lucelle et de Maullbronne.
Suite dans le prochain numéro...
Le travail des bénévoles permet d'enrichir régulièrement ces bases de données.
Si vous disposez d'un peu de temps pour nous aider, dans les locaux du CRHF ou à domicile, n'hésitez pas à nous écrire à info@crhf.net.