Notices de familles ( 1305 entrées )

Christen - Christ - Cristen

Les CHRISTEN font partie de la grande catégorie des noms issus d'un prénom. Celui-ci, Christian ,était très vénéré au Moyen-Age, en particulier sous la forme "Chrétien" aujourd'hui désuète.

Les familles CHRISTEN sont assez bien représentées en Haute Alsace."L'Alsace" du 27 mars 1990 (édition de Thann) a étudié l'ancienne famille CHRISTEN de Geishouse. La république de Mulhouse abritait également dans ses murs une famille de ce nom.

Une des vieilles maisons de Balschwiller, où la famille Christen est attestée en 1659  

En 1573, nous y trouvons Hans CRISTEN, ainsi que Peter CRISTEN dont la maison se trouvait derrière la rue Saint-Urbain. A la même époque, Barthélémy CHRISTEN possédait sa maison à Mulhouse et y exerçait la profession de maçon.

Les CHRISTEN constituent aussi une ancienne famille de Hésingue. Les registres paroissiaux de ce village ne débutent malheureusement qu'en l'an 1746, mais le généalogiste sait faire preuve d'imagination en trouvant d'autres sources d'information. Les archives de l'ancien évêché de Bâle, dont dépendait presque toute la Haute-Alsace, sont actuellement conservées à Porrentruy.

Le motif en est bien simple: après que la ville de Bâle eut basculé en faveur de la Réforme, l'évêque se réfugia à Porrentruy dont il était le seigneur temporel. Gérées par une fondation, ces archives sont consultables par le public et de nombreux alsaciens fréquentent la petite mais très conviviale salle de lecture. Les contraintes religieuses faisaient que l'obtention d'une dispense était exigée dès lors qu'il existait un lien de parenté se situant du second au quatrième degré. Ces degrés, calculés suivant le droit canon, touchaient donc les cousins germains, les petits-cousins et même les arrière-petits-cousins.

Cette dispense faisait l'objet d'un dossier qui, dans la plupart des cas, n'a pas été conservé. Un tel dossier existe cependant encore à Porrentruy pour le couple WICKI-CHRISTEN de Hésingue. L'enquête date d'octobre 1704 et donne, en plus de l'audition de témoins, le tableau généalogique unissant les deux futurs conjoints. On y apprend qu'Anna CHRISTEN était fille de Henri CHRISTEN, fils de Joseph, lui-même fils de Nicolas CHRISTEN, lequel avait épousé une WICKI qui était la soeur du grand-père du futur époux Michel WICKI !

En prenant une moyenne de 30 années par génération, on trouve que Henri WICKI, beau père de Nicolas CHRISTEN, était né aux alentours de 1550. Dans ce même village de Hésingue vivaient plusieurs CHRISTEN au XVIIè siècle. Certains d'entre eux figurent sur la liste des réfugiés alsaciens à Bâle en 1676, liste publiée par la Société d'Histoire de Huningue.

Grâce au dépouillement des anciens registres de Berentzwiller, travail réalisé par Christiane BAUR, nous disposons d'un outil de travail remarquable pour l'étude des familles de ce village (ALEXSYS Cahier 9). Nous y apprenons que plusieurs couples de ce nom y vivaient dès le XVIIè siècle. Pas moins de 33 baptêmes d'enfants CHRISTEN sont répertoriés entre 1604 et la Révolution. Il s'agit donc d'une famille présente bien avant les grands courants migratoires du XVIIè siècle, consécutifs à la guerre de Trente Ans.

Les Christen sont présents à Ammertzwiller dès 1704  

En janvier 1653, un Michel CHRISTEN y épousa une STOECKLIN. C'est sans doute lui qui fut recensé à Bâle en 1676 comme réfugié. En 1698, Jacques CHRISTEN se retrouvait, en tant que propriétaire d'une charrue, sur la liste des corvéables réalisée pour l'ensemble de la seigneurie.

La branche de Balschwiller est sans doute la mieux représentée aujourd'hui, puisqu'on retrouve ses membres non seulement à Balschwiller, mais aussi dans presque tous les villages environnants. Le dénombrement des terres mazarines de 1659 donne des indications fort utiles sur cette famille. Le premier du nom, Jean, était laboureur de profession. Il serait né vers 1599. Son nom est orthographié "à la française": CHRISTIAN.

De l'avis de Maurice FINCK, président de la Société d'Histoire locale, tous les CHRISTEN du secteur sont issus de Jean. Le dénombrement de 1698 indique déjà six chefs de famille CHRIST(EN) à Balschwiller, ce qui démontre la vigueur de l'ancêtre Jean. Ces six familles totalisaient un cheptel de 13 chevaux, 10 boeufs et 12 vaches, ce qui représente un patrimoine important pour l'époque.

Futur vicaire d'Altenach, Jean CHRISTEN naquit à Balschwiller en janvier 1690 (KAMMERER). Le village voisin d'Ammertzwiller fut le siège d'un rameau des CHRISTEN de Balschwiller venu s'y fixer en 1704. Ce village, dont les registres ont été détruits pendant la guerre 1914-1918, à la chance de posséder des tableaux généalogiques réalisés par le curé avant 1914. Ils constituent maintenant une source irremplacable pour l'étude des anciennes familles du lieu.

André GANTER