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Feder - Fäder - Federer

Le patronyme se trouve aussi sous l'écriture de FÄDER et de FEDERER.

Dans l'arrondissement de Guebwiller, les FEDER étaient nombreux à Berrwilller et à Bollwiller.

Berrwiller fut le siège d'une importante famille Feder  

Il convient d'éviter d'emblée une confusion fréquente entre les patronymes VETTER et FEDER dont la phonétique est assez proche. Il ne sera question ici que du second, le premier ayant fait l'objet d'une notice que nous avons donnée dans "l'Alsace" du 30 avril 1995 (édition d'Altkirch).

Le nom de FEDER et ses dérivés tels que FEDERIS, FEDERLI, FEDERMANN ou FEDERSPIEL, proviennent indubitablement du mot allemand "die Feder": la plume.

Le "Federer" ou par contraction "Feder" est en conséquence le plumassier, marchand de plume dont nos ancêtres faisaient grand usage tant pour l'écriture que pour la literie.

La patronyme n'est pas courant. En Suisse, même si la forme FEDERER se trouve ça et là dans le canton de Saint-Gall, celle de FEDER est quasi absente.

Notons toutefois une Anne FEDER, protestante convertie au catholiscisme et originaire du canton de Berne, et décédée en 1993 à Bergholtz.

En Allemagne, le philosophe Jean-Georges-Henri FEDER, naquit près de Bayreuth vers 1740.

En Autriche, nous trouvons la forme FEDERER et surtout le nom FEDERSPIEL qui a déjà été traité dans ces colonnes.

Nous ignorons tout du lien éventuel entre ces familles et celles qui suivent, même si, pour ces dernières, une origine suisse nous paraît plausible.

Des charbonniers

Joseph FEDER et son épouse Ursule LORITZER habitaient dans la forêt de Kruth où ils exerçaient le dur métier de charbonnier. Ils venaient de la vallée voisine de Sewen où nacquit leur fille Anne Marie.

Joseph "charbonnait" dans les forêt denses de la haute vallée de Sewen, alors que son épouse venait de la forêt de Willerbach près de Masevaux.

Ces familles de charbonniers vivaient souvent des des conditions précaires et des cabanes de fortune. Le musée de la montagne à Château-Lambert nous donne une bonne image de ce que fut leur vie. Les déplacements fréquents, au gré des besoins en charbon de bois et des concessions de forêts, font que ces familles sont assez mal connues même si leurs "circuits" se ressemblent.

Mais revenons au baptême de cette fille, Anne Marie FEDER, le 27 décembre 1751 à Sewen.

Le relevé du curé généalogiste François Antoine BEHRA nous précise le nom du parrain qui n'est autre que Christian FEDER, certainement un proche parent de l'enfant, dont nous reparlerons.

De 1754 à 1764, cinq enfants du couple FEDER-LORITZER virent le jour à Kruth.

Parmi eux, un fils, Christian, qui épousa Marie Anne MAMBRÉ. Il furent la tige d'une descendance à Oderen puis à Wildenstein par leur fils Thiébaut, bûcheron et charbonnier, né à Altenbach et époux d'Anne Marie MEYER.

Un autre fils du couple FEDER-LORITZER, prénommé Joseph et frère de Christian, donna naissance à une descendance nombreuse. Né en 1764 à Kruth, il vécut à Malmerspach avec sa première femme Marie Anne THALLER de Saint-Amarin et, après le décès prématuré de cette dernière, avec sa seconde épouse Barbe KOEHI originaire de Mollau.

Christian (ou Chrétien) FEDER, parfois orthographié FEDERER, le parrain cité plus haut, venait lui aussi de la vallée de Sewen. Charbonnier demeurant en pleine forêt, il était né vers 1725 et avait épousé Ursule IMHOFF.

Le couple eut de nombreux enfants à Wegscheid dès 1749.

Un fils, Christian, se maria en 1755 à Oderen avec Anne Marie KAUFFMANN et eu à son tour dix enfants, d'où une nombreuse descendance à Kruth jusqu'à nos jours.

Une forte implantation à Altenbach

Christian FEDER et Marie Anne MAMBRÉ donnèrent naissance, outre au fils Thiébaut déjà mentionné, à d'autres enfants à Altenbach.

Ce petit village montagnard vit un important développement du nom FEDER, non seulement par la présence de ces conjoints et de leur descendance, mais aussi par l'arrivée de FEDER du Florival.

Dans son registre des familles de Goldbach-Altenbach, le curé BURTZ répertoria les alliances des FEDER avec les autres familles locales telles que les WALTER, KUBLER, ZUSSY, ZIMMERMANN, LUTTRINGER, OBEREINER, HALDY, BINDER, WEHRLEN, PETER, KECH.

Mentionnons enfin Jean FEDER, également natif d'Altenbach, qui s'était uni à Barbe MULLER vers 1798.

Un fils, Jacques, demeurant au Vogelbach (faubourg de Saint-Amarin), épousa une SCHELBEL.

Un autre fils, Jean, journalier et époux de Françoise WINCKLER, habita durant un temps à Soppe-le-Haut et fut le beau-père de Maurice GEHIN, natif de Saint-Maurice-sur-Moselle.

La vigueur des FEDER d'Altenbach fait que le nom y est toujours bien représenté.

Berrwiller et Bollwiller

Autre lieu où les FEDER sont toujours présents: la localité de Berrwiller dépendant autrefois du bailliage seigneurial d'Ollwiller.

Les FEDER qui y résident descandent d'un certain Othmar FEDER, le prévôt de Berrwiller, qui décéda en décembre 1690 en ce lieu alors âgé de 54 ans.

Marcel SIFFERT, dans sa "Chronique de Berrwiller", précise que la famille était venue de Bollwiller pour s'installer à Berrwiller en 1677.

Epoux de Barbe MULLER, Othmar, assura sa descendance en particulier par son fils Michel, né en 1668 et époux de Salomé WOHLGROTH.

Ce couple y eut à son tour des enfants.

Ils sont cités lors du décès de l'un d'eux, la fille prénommée Catherine.

Epouse de Joseph GLAENTZLIN, Catherine FEDER n'avait pas d'enfants et, lors de son décès en 1726, le partage de ses biens se fit entre son veuf et ses frères et soeur.

Cette fratrie, était composée d'Anne Marie, épouse d'Adam SOEHNLEN et des deux garçons Michel et Benoît.

Michel épousa Véronique RANTZ, de Bollwiller, dont il eut en particulier des jumelles en 1732.

Benoît prit pour compagne Jacobée NASS, de Berrwiller.

Des optants partis pour Roubaix

Les généalogistes utilisent très souvent, pour connaître le descendance des familles et leurs descendants éventuels, les listes d'options pour la nationalité française des Alsaciens Lorrains.

Ces listes ont été dressées en 1872 suite à l'annexion.

C'est ainsi que nous trouvons, dans une liste du nord, deux FEDER, Jules et Léonie, ayant optés à Roubaix en 1872, leur lieu de résidence.

Tous deux natifs de Guebwiller, on pourrait logiquement penser qu'ils sont à rattacher à ceux de Berrwiller, ou tout au plus à ceux de Goldbach.

En fait, il n'en est rien car ces FEDER venaient du Territoire de Belfort, et plus précisement de Giromagny et Bavilliers.

Au vu de la proximité de la vallée de Masevaux, le première réaction serait de rechercher leur origine dans ce secteur, et plus particulièrement vers Sewen où les FEDER étaient charbonniers au début du XVIIIè siècle.

Mais là aussi prudence: en effet, on trouve dès 1571 un Jean FEDER à Fontaine faisant alors partie de la seigneurie de Phaffans.

Souhaitons qu'un jour, un descendant roubalsiens s'attèle à la réalisation de son arbre: nous serons alors fixés.

André GANTER