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Ranstein - Rambstein

Le nom de famille RAMSTEIN est un toponyme, un nom de lieu.

Il est formé de Ram, provenant de Rab (le corbeau), et de Stein (le rocher).

Le Ramstein serait alors le rocher de l'oiseau noir, du corbeau.

Dans son Dictionnaire Topographique du Département du Haut-Rhin, Georges STOFFEL mentionne des Ramsteinmatten à Leymen et Tagolsheim, ainsi qu'un Ramsteinweiher à Obermorschwihr.

 

Cité dès 1185, le château de Ramstein se trouvait au nord de Bretzwil, village du district de Walenbourg dans le canton de Bâle-Campagne.

Le Dictionnaire Historique et Biographique de la Suisse contient une notice sur ce fief du chapitre de Bâle et la famille qui, érigeant le château, en prit son nom.

Portant "de sable à deux bâtons fleurdelysés de gueules posés en sautoir", la branche des écuyers survécut longtemps à celle des barons qui s'éteint en 1459.

Au service de l'Autriche, les écuyers de Ramstein s'installèrent en Alsace avec le chevalier Henri, bailli d'Altkirch en 1450.

Son fils Conrad habita les châteaux d'Altkirch et de Waldighoffen.

Le fils de Conrad, Christophe DE RAMSTEIN, fut seigneur de Jettingen et vendit le château familial de Ramstein à la ville de Bâle en 1518.

Un arbre généalogique et les armoiries de la famille VON RAMSTEIN se trouve dans l'armorial de la ville de Bâle.

Parmi les descendants de Christophe, Béat Albert de RAMSTEIN, né au château de Waldighoffen en juillet 1594, fut évêque de Bâle de 1646 à son décès survenu en août 1651 à Porrentruy où son corps repose en l'église des Jésuites.

De cette même famille est issu Jean Christophe DE RAMSTEIN, commissaire attaché à la garde du château de Lure.

En 1601, suite à la compétition intervenue pour la succession de l'abbé des abbayes réunies de Murbach et Lure, il mit en place une garnison pour interdire l'accès de Lure à l'abbé élu par ceux de Murbach, garnison essentiellement composée d'Alsaciens.

Le dernier de la famille fut François Albert Christophe DE RAMSTEIN, seigneur de Jettingen, qui mourut à Altkirch le 22 mai 1697 et fut mis en terre au cimetière Saint Morand de la ville.

D'autres membres de cette illustre famille s'étaient alliés avec des familles nobles d'Alsace, comme par exemple Anne Florine DE RAMSTEIN, épouse d'un KAGENECK, inhumée à Soultz, ou Anne Marie Françoise DE RAMSTEIN, épouse d'un REICH de Reichenstein, inhumée en l'église de Leymen (WALTER).

Un autre château de Ramstein est situé sur la ban de la commune de Scherrwiller. Il ne s'agit pas d'un véritable château féodal mais d'une base avancée devant permettre l'attaque du prestigieux château de l'Ortenbourg.

Nous pouvons de même mentionner le château de Ramstein se trouvant au canton de Bitche qui donna naissance à une famille noble de Wissembourg, laquelle s'éteignit en 1569.

Le petit village de Lacollonge dans le Territoire de Belfort est le berceau des RAMSTEIN alsaciens, bien que le nom de famille RAMSTEIN soit déjà attesté à Eglingen en 1604 avec Nicolas.

En 1679, le curé de Guewenheim reconstitua tant bien que mal l'état des familles, alors que les registres avaient disparu sans doute par fait de guerre.

Cet état, concernant les trois localités qui dépendaient alors de la paroisse, à savoir Sentheim, Bourbach-le-Bas et Guewenheim, a été relevé par Christiane BAUR et publié dans le bulletin BERGHA en janvier 1989.

Ce document indique la présence de Jean Jacques RAMSTEIN et de son épouse Christine MULLER. Jean Jacques est dit fils des conjoints Jean et Anne RAMSTEIN. L'épouse de Jean Jacques était fille de Martin MULLER et d'une FLIER.

Le contrat de mariage daté du 9 juin 1675, est un tout petit document noyé au milieu de centaines d'actes divers. Il confirme l'origine des RAMSTEIN car il précise que l'époux Jean Jacques RAMSTEIN venait de "Colunsch Beforter Herrschafft", c'est à dire de Lacollonge dans la seigneurie de Belfort.

L'épouse, Christine MULLER, était veuve de Michel GSCHWIND, de son vivant bourgeois de Guewenheim. Le montant du douaire, 50 florins, est assez conséquent et supérieur à la moyenne de l'époque.

En mars 1677, Jean Jacques possédait des biens à Guewenheim, à proximité des prés appelés "Mühlen Matten".

En novembre de la même année, il acheta pour la somme de 20 livres une propriété au village de Guewenheim, dans la ruelle de l'église. Le vendeur était Jean Baptiste SATLER, alors curé de Roderen.

Enfin, en avril 1681, il acheta un pré à Guewenheim le long de la Doller, à Pierre ZYRCH de la seigneurie de Rougemont.

A la même époque, il acquit un pré à Sentheim auprès de Claude CHRIST de Rougemont.

De son union avec Christine MULLER, il eut sept enfants dont un fils Gaspard Joseph qui poursuivit la lignée.

Après le décès de Christine, survenu en janvier 1685, Jean Jacques convola en secondes noces avec Marie Esther HIGLER, fille d'un bourgeois de Masevaux. Elle lui donna dix enfants entre 1686 à 1706.

Enfin, il épousa en troisièmes noces la veuve Marie Eve HARTMANN qui lui donna encore une fille, Marie Catherine.

De sa seconde union, cinq fils laissèrent postérité. Le fils du premier lit, Gaspard Joseph, épousa en 1702 à Guewenheim Elisabeth HUG d'Aspach-le-Haut.

Les cinq fils de Marie Esther HIGLER, prénommés Jacques Nicolas, Jean Jacques, François Antoine, Jean Michel et Jean Adam, cultivateurs à Guewenheim, s'unirent respectivement aux familles MONTFORT, HOFFSCHEURER, KOPF, MANGOLD et KUENEMANN. Ils eurent à eux cinq plus de trente enfants !

Gaspard Joseph RAMSTEIN s'installa probablement à Aspach-le-Haut, lieu d'origine de son épouse Elisabeth HUG. Les registres de cette paroisse ne sont malheureusement pas assez anciens pour pouvoir confirmer ce fait.

Toujours est-il que quelques années plus tard, dès l'ouverture des registres en 1760, nous y trouvons le couple Joseph RAMSTEIN, sans doute fils de Gaspard Joseph, et Marguerite BADER.

Plusieurs enfants naquirent à Aspach-le-Haut et s'y marièrent, comme par exemple Madeleine en 1781 avec Georges SCHALLER ou Joseph en 1788 avec Madeleine BADER.

Ce Joseph se fixa à Wattwiller, lieu d'origine de son épouse Madeleine, fille de Pierre BADER, bourgeois du village, et de Catherine BRUCKERT. Le contrat de mariage passé à cette occasion fait état d'un douaire de 75 livres.

En novembre 1855, un certain Thiébaut RAMSTEIN natif de Wattwiller s'embarqua pour la Nouvelle Orléans. Il était accompagné de son épouse Anne Marie WOLGROTH et de ses enfants Madeleine, 19 ans, Elisabeth, 15 ans, et Agathe, dix ans (DREYER).

Ce phénomène d'attirance vers le Nouveau Monde peut également se remarquer dans la branche de Guewenheim.

En 1852 en effet, Joseph RAMSTEIN, musicien de profession, quitta son village natal pour New York.

Mais dès 1817, début d'un fort mouvement migratoire, Jean Adam RAMSTEIN, toujours de Guewenheim, avait déjà quitté l'Alsace avec sa famille pour l'Amérique (Archives Nationales).

Il ne serait pas étonnant que les RAMSTEIN soient aujourd'hui nombreux outre Atlantique.

André GANTER