À savoir...
Pour vos recherches dans nos bases de données, pensez à utiliser :- le caractère "*" (étoile) pour remplacer 1 ou plusieurs caractères,
- le caractère "?" (point d'interrogation) pour remplacer un caractère unique.
EXEMPLES :
Ainsi "CLA*" vous renverra par exemple CLAD, CLADÉ, CLADDEN, CLAUDE, etc, et "CLAD?" vous renverra par exemple CLADE, CLADÉ.
De même, « Fr* » vous renverra vers François, François Joseph, François Xavier Antoine ou Franciscus, etc...
Les Marbach et Marbacher : quand le ruisseau fait borne
Denis Dubich, président de la Commission « Notices de Familles » des Amis du CDHF, retrace aujourd'hui l'itinéraire des Marbach et Marbacher, familles cousines venues de Suisse.
Aucune vague migratoire n'a connu l'importance de celle qui suit la fin de la guerre de Trente ans, vers 1650 : par centaines, des Allemands et surtout des Suisses arrivent alors dans une Alsace où le sang ruisselle presque encore dans les fossés, une région dévastée, dépeuplée, endolorie par trois décennies d'un conflit dément. Forts de la promesse que leur fait Louis XIV, nouveau souverain de la majeure partie de l'Alsace, de nombreux Marbach et Marbacher se comptent alors parmi ces colons suisses qui espèrent trouver dans la « belle province » les conditions d'une vie meilleure.
Des souches suisses et allemandes
Mettons-nous en quête des origines de ces familles Marbach et Marbacher. Il semblerait que l'on puisse affirmer qu'il existe au moins deux souches suisses identifiables dès le Moyen Âge pour les porteurs de ces patronymes. L'une se situe dans le canton de Berne où les Marbach sont cités dès le milieu du XIVe siècle à Oberwichtrach ; on estime qu'ils doivent leur patronyme à l'un des trois lieux-dits Marbach situés près d'Amsoldingen, près de Gerzensee et dans la paroisse de Buchholterberg. L'autre souche est connue à la même époque un peu plus au nord-est, dans les bailliages lucernois de Sursee et de Willisau. Quant aux Marbacher, cette famille de l'Entlebuch est mentionnée dès le XVe siècle. Dans le cas de ces lignées du canton de Lucerne, le nom de famille provient sans aucun doute du village de Marbach qui se trouve tout près de la limite cantonale Berne-Lucerne. Ce village tire lui-même son nom d'un ruisseau dont l'appellation signifiait « Mark-Bach », donc le ruisseau faisant « marche », limite, frontière. La dénomination est ainsi passée de la rivière au groupe d'habitations situées dans la région de son embouchure. Le ruisseau Marbach est évoqué dans nombre de documents anciens et s'appelle, depuis le XVIIIe siècle, Steiglebach.
Notons à cet endroit l'existence d'une commune de Marbach en Allemagne, laquelle a vu naître le célèbre écrivain Schiller, en 1759, ainsi qu'un Marbach an der Donau situé en Autriche, sur le Danube, comme son nom l'indique. Enfin, un Marbach existe aussi dans le canton suisse de Saint-Gall. Ajoutons que des Marbach sont connus en Allemagne dès le XVe siècle : le Bavarois et néanmoins protestant Johann Marbach (1521-+1581), par exemple, vient à Strasbourg en 1545 et y mène une longue carrière de pasteur.
La souche du canton de Lucerne
À l'origine des familles Marbach ou Marbacher alsaciennes, nous trouvons très majoritairement le canton de Lucerne et la souche très ancienne, catholique, du nom (le canton de Berne est en effet protestant depuis 1528). Les deux formes du patronyme ne constituent pas une ligne de partage entre deux familles distinctes ; bien au contraire, Marbacher n'est qu'une variante de Marbach, et un membre de la famille pouvait porter l'un ou l'autre patronyme, selon l'interprétation qu'en faisait le curé ou, auparavant, celui qui inscrivait son nom dans un registre terrier.
Les mentions de la famille sont en effet très anciennes : dès 1303, ce patronyme figure dans un terrier de l'Entlebuch qui appartient alors à l'Autriche. En 1308, Ully von Marbach - là, on voit clairement la relation entre l'individu et son lieu d'habitation, la particule n'étant pas du tout un signe de noblesse - intervient en qualité de juge-arbitre au même endroit. Puis nous trouvons un Hensly von Marbach vivant « am Büel », donc au lieu-dit « sur la colline », en 1384.
Le siècle suivant est encore plus riche en mentions : « der jung Marpbacher », le jeune Marbacher, est connu à Escholzmatt en 1456, année où Claus ze Marbach « und sin wib » (et sa femme) payent au même endroit un impôt non négligeable de 860 florins. Le troisième homme le plus riche de l'Entlebuch n'est autre, cette année-là, que le dénommé Clevi Marbach. Quelques années plus tard, en 1495, on connaît Heintzi zu Marpach « ab dem gut ze marpach », donc de la propriété (ferme) de Marbach. D'ailleurs, la famille, plutôt aisée, possède dès le XVe siècle de nombreuses propriétés dans l'Entlebuch, parmi lesquelles on compte celles de Büel-Marbach, d'Erlimoos, de Fischbach-Schangnau, Stadelmoos, Schwendelberg...
L'appariteur Hans Marbach est mentionné en 1523, puis - si tant est qu'il s'agit bien du même Hans, toujours dit « der Weibel » -, en 1539, lorsqu'il effectue un don substantiel pour la construction de la nouvelle église de Marbach. Une Barbara Marbacher, enfin, est connue en 1550 à Schüpfheim, autre paroisse de ce canton qui constituera véritablement un réservoir démographique de premier plan, salutaire à l'Alsace un siècle plus tard.
Curieusement, un Martin Marbach vit à Westhalten dès 1574. Tire-t-il son patronyme du couvent du même nom se trouvant à quelques lieues de là seulement, ou est-il déjà un membre de la ou plutôt des familles suisses du nom ? Il est vrai que des Marbach sont connus à Bâle dès 1499 et que les distances, même si elles effrayaient plus que nous nos ancêtres qui se déplaçaient dans le meilleur des cas à cheval, ne les arrêtaient pas pour autant : dès le XVe siècle, les saisonniers du canton de Lucerne, encouragés en cela par l'abbaye de Murbach, en particulier, venaient travailler en Alsace avant de repartir chez eux une fois la récolte effectuée, emportant dans leur besace les savoureux produits de notre terroir. Martin Marbach pouvait être l'un d'entre eux, employé, le temps d'une récolte, par quelque vigneron de Westhalten. Certains de ces Suisses, sensibles aussi au charme des Alsaciennes, se sont mariés et sédentarisés chez nous dès cette époque-là.
De nombreux immigrants
Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, de nombreux Marbach et Marbacher affluent vers l'Alsace. Là encore, le soulèvement des paysans suisses n'y est pas pour rien, puisque l'on sait que Jost Marbach a été exécuté en 1653 comme meneur dans ce conflit vite écrasé par les autorités.
Tombe de la famille Marbach-Fierling à Hartmannswiller |
On rencontre dès lors les Marbach et Marbacher à Habsheim (1661), Schlierbach (1663), Rouffach et Merxheim (1666), Gundolsheim (1670), Oderen (1678), Colmar (1680), Guebwiller (1689), Feldkirch (1694), Grentzingen (1686), Wittenheim (1691) et bien d'autres communes encore. Si bien qu'au XVIIIe siècle, nous assistons même à une sorte d'explosion démographique au sein des familles de ces noms : les Marbach, surtout, sont alors établis, ne serait-ce que ponctuellement, entre Altkirch et Bennwihr, en passant par Bruebach, Schlierbach, Altenach, Zimmerbach, Rodern, Hartmannswiller (où le nom est très courant vers 1750), Blodelsheim, Rustenhart, Battenheim, Ungersheim, Riedisheim, Wittelsheim (là aussi, une famille nombreuse), et en faisant quelques crochets par Rimbach-près-Guebwiller, Berrwiller, Thann, Mariastein, Soultz, voire Saint-Amarin et Reiningue...
À Gundolsheim, en septembre 1670, Barbara Marbacherin décède avec son enfant âgé de quatre semaines ; au même endroit, en 1713, Fridolinus, le fils de Michael Marbach de Schenkon épouse Anna Maria Stocker. Joseph Marbach, d'Escholzmatt, est connu à Soultz en 1689. À Feldkirch, on note le décès de Joannes Marbacher, de Nebikon, en 1724. Tous venaient donc du canton de Lucerne, à l'instar de Sebastian Marbach, « ex territorio Lucernensi », qui épouse Barbara Munsch à Oderen, en 1715. Tous ou presque, puisque Joseph Marbach, qui se marie en 1786 à Wittelsheim (où la famille est apparue vers 1723), est dit de Besançon ! Gageons qu'il n'en est que revenu.
Il y aujourd'hui plus de soixante-dix abonnés du nom de Marbach au téléphone dans le Haut-Rhin et neuf abonnés nommés Marbacher ; si ces derniers ne figurent pas dans l'annuaire du Bas-Rhin, les Marbach sont en revanche représentés dans ce département par au moins cinquante-cinq familles. Quelles que soient les origines de ces différentes familles, leur patronyme a, semble-t-il, un avenir assuré dans la « belle province », comme l'appelait, ravi, Louis XIV...
Armoiries familiales
À l'instar de la plupart des familles suisses, les Marbach et Marbacher portent des armoiries. Selon leur lieu de bourgeoisie, ils arborent sur leur blason une bande ondée symbolisant le ruisseau dont ils tirent leur patronyme. Les Marbacher de l'Entlebuch, notamment, portent à cet égard le blason du village de Marbach dans une version contournée et modifiée quant aux émaux et métaux, à savoir « de sinople (champ vert) à la bande ondée d'argent chargée de trois têtes de poissons de sable (noirs) ». D'autres branches portent elles aussi un poisson, parmi d'autres meubles héraldiques, tandis que l'écu d'une troisième souche comporte un soc de charrue et des étoiles, voire un « Dreiberg » ou « mont de trois coupeaux » pour une quatrième branche. Ces blasons peuvent être téléchargés sur l'excellent site des Archives d'État de Lucerne, sur http://www.staluzern.ch, sous la rubrique « Familienwappen ».
Denis DUBICH
Marbach
MARBACH.
-François Marbach épouse Marguerite Glaentzlin le 25 juillet 1735 à Hartmannswiller puis Marie-Catherine Holder le 5 février 1747. Marc Marbach y avait épousé Barbe Treiber le 11 janvier 1716, Jacques épouse Agathe Amrein le 4 février 1717.
-Joseph Marbach épouse Anne-Marie Kuewurtz à Pulversheim en 1709.
-A Soultzmatt, Georges Marbach épouse Marie Reisser le 9 avril 1733.
-Catherine Marbach est marraine de Jean Schuetti le 4 juin 1728 et de Marie-Anne Statler le 3 juillet 1723 à Bollwiller. Nicolas Marbach épouse Madeleine Gabriel à Feldkirch le 2 novembre 1694. Anne Marbach y meurt le 5 février 1721. Jean Marbach meurt à Feldkirch le 17 avril 1724, il vient de Nebikon et est tombé malade à Dessenheim. Le 30 janvier 1745 meurt à Bollwiller Jacques Marbach de Wittelsheim.
-Joseph Marbacher et Anne Birrer baptisent leur fils Jean le 10 mai 1688 à Buhl.
-A Gundolsheim, Fridolinus Marbacher épouse le 21 août 1713 Anne-Marie Stocker.
-A Lutterbach, Joseph Marbach épouse Marie-Anne Herrmann le 9 février 1739.
-A Zimmersheim, Etienne Marbach épouse Anne-Barbe Juncker le 26 août 1698.
-A Habsheim, Jacques Marbach épouse Barbe Baltzer le 18 janvier 1661, Joseph épouse Marguerite Ris le 11 février 1686 et Joseph épouse Anne-Marie Huber le 21 avril 1721.
-A Colmar, Jean Marbach et Dorothé Dürninger ont deux jumelles, Dorothée et Marie-Catherine, le 13 mai 1682. Marie-Catherine Marbach, fille de Jean-Jacques et de Barbe Ortlieb, est baptisée le 3 mai 1713. Toujours à Colmar, Philippe-Albert Marbach et Marguerite ont Marguerite (13.6.1666) et Catherine (16.2.1670).
-A Elbach, Jean Marbach épouse en 1742 Anne-Marie Schacherer. A Uffholtz, Agathe Marbach, fille de Jean-Léonard, épouse en 1664 Jean-Henri Koch.
-Marguerite Marbach épouse Urs Welper le 27 novembre 1673 à Montreux-Château. Marguerite Marbach, épouse de Jean Hug, y décède à 60 ans le 26 février 1740.
-A Guevenatten, Nicolas Marbach baptise ses trois enfants: Jean-Jacques (14.3.1697), Léonard (22.7.1706) et Léonard-Antoine (29.6.1707). Il s'est marié deux fois à Traubach-le-Haut, le 20 juin 1695 Elisabeth Finckhaufer, et le 3.11.1705 Eve Rollinger. Toujours à Traubach, Jean Marbach épouse Madeleine Meyer puis, le 7 avril 1687, Anne Rusweil. Il y baptisa ses quatre enfants: Thibaud (10.5.1680), Jean (4.12.1682), Paul (28.1.1685) et Salomé (10.5.1689).
-A Altkirch, Nicolas Marbach épouse Barbe Hatzel le 27 juillet 1703. Marie-Elisabeth Marbach se marie à Altkirch le 4 mars 1737 à François Ruckenstuhl. Jean Marbach y épouse Anne-Marie Rucktenstuhl le 1er février 1756.
-A Grentzingen, Jean Marbach épouse Madeleine Buser le 13 novembre 1686.
-A Ribeauvillé, Pierre Marbach et Elisabeth Schaeffenhut ont sept enfants: Marie-Ursule (16.7.1696), Anne-Catherine (13.12.1693), Anne-Marguerite (12.1689), Elisabeth (2.1692), Marie-Barbe (12.11.1702) et Suzanne (9.1699). Pierre Marbach et Madeleine Henner ont Verena le 19.8.1675.
-A Munster, le boucher Bernard Marbach et Catherine Michel se marient le 1er août 1586 et baptisent leurs onze enfants. Jean Marbach et Anne Bee ont quatre enfants à Traubach-le-Bas entre 1717 et 1723.
-Barbe Marbach, fille de Jean, épouse Jean-Werner Haour le 30 avril 1724 à Oderen.
-A Thann, Anne-Marie Marbach épouse le veuf Louis Landsperger le 22 octobre 1725. Fridolin Marbach y baptise les deux derniers enfants de son épouse Marie-Eve Weringer en 1733 et 1738, puis se remarie avec Catherine Wermelinger. Le fils de Fridolin, Antoine, a épousé Catherine Sick le 23 novembre 1739, puis Françoise Tschibon le 15 janvier 1747. Son frère, Jean-Georges, épouse à Thann Marie-Barbe Kopff le 10 février 1749.
-A Reiningue, Marie Marbach épouse Rodolphe Wirth le 15 septembre 1666.
Jacques MARBACH.
Aubergiste au Cheval Blanc, décédé entre 1735 et 1738, procureur fiscal de la seigneurie de Wittelsheim, successeur de Jean-Michel Keller. Il est cité comme créancier de Jean Schultheiss de Cernay le 6 mai 1706. Son frère Nicolas épouse Barbe Bossert avant 1719, et tuteur de ses enfants Joseph, Nicolas et Marguerite. Dans l'en-tête du relevé des actes notariaux de 1724 à 1731 du Bergha N°98, il est noté que les témoins de pratiquement tous les actes sont le prévôt, Balthasar Silvester et le procureur fiscal, Jacob Marbach. Dans l'en-tête du relevé des actes notariaux de 1715 à 1723 du Bergha N°97, il est noté que les témoins des actes sont le prévôt, Balthasar Silvester et le procureur fiscal de la seigneurie de Wittelsheim, Jean-Michel Keller, puis vers 1720 Jacob Marbach.
Le 3 août 1724, obligation de Nicolas Marbach, le vieux, époux de Barbe Bossert, envers Hooffer, maire de Mulhouse. Le 2 décembre 1719, obligation de Claus Marbach; époux de Barbe Bossert, envers Johann Friedrich von Dormentz de Mulhouse, en remplacement de celle de son beau-frère Elias Heusser, époux d'Agathe Bossert, qui doit les intérêts depuis 2 ans. Le 27 novembre 1719, vente par Elias Heusser et Agatha Bossert à leur beau-frère Claus Marbach de leur part de la maison paternelle, héritée de feu Jacob Bossert. Le 27 février 1742, vente par Steffan Gretsch, prévôt de Bollwiller, époux de Marie-Anne Marbach, présent, à Kilian Hegelin, bg de Witteslheim, époux de Jacobé Marbach et leur fils Johann Hegelin. Le 21 février 1739, cession par Anne Marie Miesch, épouse de Georg Gueth, à Paul Marbach, bg, tuteur de Nicolas Marbach, de feu Jacob et de feue Catherine Corré, son épouse. Le 5 mars 1738, quittance de Nicolas Marbach, le vieux, tuteur des enfants de feu Jacob Marbach et de feue Catherine Corré, son épouse : Joseph, Nicolas et Marguerite. Le 24 décembre 1737, obligation de Michel Armspach, bg, envers Nicolas Marbach le vieux, bg. Le 28 novembre 1737, obligation de Simon Gnedig, d'Altkirch, envers Nicolas Marbach, tuteur des enfants de feue Catherine Corré, Claus, Joseph et Marguerite.
Marie-Anne MARBACH.
Fille de Jacques, elle épouse le 12 septembre 1735 Etienne Graeth, prévôt de Bollwiller. Marie-Anne Marbach est marraine de Joseph Dietrich le 6 février 1732 à Feldkirch. Contrat de mariage du 12 septembre 1735, entre le veuf Bastien Gretz, Prévôt de Bollwiller et la célibataire Marie-Anne Marbach, fille de Jacob Marbach, bg de Wittelsheim et aubergiste "Au cheval blanc". Le 2 juin 1759, Nicolas Marbach de Wittelsheim assiste au mariage de son neveu.
Nicolas GHERSI